Focus sur Jérémy Le Douaron, le Brestois à la destinée renversante
Avec son carton contre Auxerre (5-0), les Violets ont envoyé un message fort pour la suite de la saison : le Tef est armé pour aller chercher son maintien. Ce week-end, l’opposition contre des Brestois à la relance est l’occasion parfaite pour s’éloigner de la zone rouge. Côté breton, un homme entend bien poursuivre le rêve éveillé qu’il vit avec le SB29 : Jérémy Le Douaron. Portrait d’un vrai persévérant.
Il y a des épopées en Coupe de France qui permettent à des amateurs, l’espace d’un instant, de pouvoir toucher du bout des doigts le monde professionnel. Le Douaron, lui, a réussi un tour de force encore plus impressionnant : passer du National 2 (5ème échelon) à la première division en quelques mois. L’histoire partait pourtant mal, puisqu’en 2015, le buteur se retrouve éconduit par son club formateur, l’EA Guingamp. Malgré ce coup dur, le joueur ne va pas lâcher ses ambitions et trouver une porte de sortie au Stade Briochin. Pendant trois années, le Ploufraganais d’origine travaille dans un supermarché tout en enchaînant les buts sous le maillot de Saint-Brieuc. Il ne sera d’ailleurs pas étranger à la montée de son équipe en National, après avoir scoré à huit reprises dans le groupe B.
En dépit de l’arrivée fracassante du Covid, qui aurait pu remettre en question son avenir, son obstination va enfin porter ses fruits au sortir du confinement. Plusieurs clubs de Ligue 1 s’intéressent à lui : Lorient privilégie finalement Adrian Grbić, alors que Brest dégaine lors du mercato estival de 2020. Le grand saut est en marche, Le Douaron débarque au beau milieu de la médiatisation et de la pression du plus haut niveau français. Dépeint comme un bosseur acharné et respectueux, l’attaquant à la silhouette élancée (1,89m) se distingue par sa finition et ses replis défensifs ; des qualités qui ont rapidement permis de se fondre dans le moule.
Après un premier exercice d’adaptation à la L1, le numéro 22 a parfaitement trouvé sa place dans le collectif brestois. Si la saison dernière a été la plus prolifique de sa jeune carrière (6 buts et 4 passes décisives en 35 matchs toutes compétitions confondues), cette année 2022/23 semble plus compliquée. En effet, Jérémy Le Douaron le sait, le bateau des Pirates tangue de plus en plus. Du haut de ses 3 réalisations, l’habituel super-sub de 24 ans va probablement profiter des blessures pour jouer son va-tout au Stadium, en sortie de banc. « Je m'entraînais avec des joueurs que je suivais il y a encore quelques semaines à la télé, mais on s’y fait vite. Se lever tous les matins pour jouer au foot, c’est ma passion et mon métier à la fois, c’est ouf, je ne pouvais pas rêver mieux », révélait-il pour So Foot. Comme quoi, tout travail finit par payer à un moment donné.