Guingamp assomme Toulouse avec un sacré coup de menhir (2-2)

Incapable de se défaire de sa bête noire bretonne, le TFC a hier après-midi laissé filer deux points dans les derniers instants d'un match qu'il pensait avoir miraculeusement renversé. Par chance, le dauphin sochalien a également contre performé à Nancy permettant aux Violets de conserver le fauteuil de leader.

Ah, c'est dommage, ah, c'est dommage... Capo d'un après-midi dans le virage Brice-Taton chauffé à blanc, Oli aurait certainement aimé que sa chanson ne serve pas à décrire la prestation de ses Violets qu'il chérit tant. Pour cause, le TFC n'a été que l'ombre de lui-même lors des 45 premières minutes de la rencontre. Peu de mouvement, des coups de pied arrêtés mal frappés, un but encaissé où la défense n'est pas exempte de tout reproche (25e), et voilà la troupe de Philippe Montanier qui rentrait aux vestiaires une main devant, une main derrière (0-1). "En première mi-temps, on n’y était pas dans l’impact, l’agressivité, dans la technique, le mouvement… Ça ronronnait. C’était mou", relevait lucide le chef de file toulousain. Dans un schéma où Dejaegere retrouvait l'axe après avoir été testé à de nombreuses reprises (5) sur l'aile gauche, le TFC ne semblait pas en réelle mesure d'inquiéter le portier breton, hormis sur cette tête décroisée de Rhys Healey en fin de premier acte. Insuffisant.

Mais à cœurs vaillants, rien d'impossible se plaisait à philosopher au début du XVe siècle Jacques Coeur, argentier du roi Charles VII. Vêtus d'une tunique inédite frappée d'un cœur rouge en lien avec la création du Toulouse Football Coeur, les partenaires de Stijn Spierings ont confirmé que l'adage était encore applicable 600 ans plus tard. C'est d'ailleurs le milieu néerlandais, peu en vue avant ça, qui d'une frappe pleine de spontanéité et d'équilibre est venu remettre son club à flot. La suite, un Stadium ayant soudainement retrouvé de la voix constatait avec surprise que le centre de Nathan Ngoumou - "oui, je ne veux pas frapper"-, était venu se loger un peu par hasard dans le petit filet de Basilio. Et d'un coup d'un seul, c'est auréolé de ce que l'on croyait être la chance du champion que le TFC passait devant pour la première fois de la partie.

Et Guingamp refit le coup de l'année dernière

Yeni Ngbakoto avait été le bourreau des Violets dans les derniers instants de la partie en décembre 2020, Youssouf M’Changama aura été celui de la version 2021 du duel entre les deux anciens clubs de Cédric Fauré. "Sur l'action du but, Nathan Ngoumou doit garder le ballon. Les chiffres montrent qu’on a une certaine maîtrise, mais malgré tout cela fait 2 matchs où on prend 2 buts, il faudra être attentif. Même si aujourd’hui le mérite revient à M’Changama", soulignait amer Montanier. Effectivement, au départ de l'action, Ngoumou auteur jusque-là d'un match d'assez bonne facture tente un geste "à la Drogba" au lieu de temporiser au poteau de corner. Sanction immédiate, car sur l'action suivante, la frappe du numéro 10 breton, fouettée avec l'extérieur du pied, vînt se loger avec une brutalité sans pareille sous la barre d'un Dupé totalement impuissant. 

Finalement, au vu de la prestation livrée par les Violets, le partage des points est loin d'être immérité. Dejaegere inquiète et sort d'ailleurs de plus en plus tôt dans les matches, Ratao n'a jamais si bien porté son nom, et que dire du pauvre Moussa Diarra, coupable de relances hasardeuses et qui nous ferait presque regretter Issiaga Sylla... Ce TFC est une bête au sang-froid capable de punir la moindre approximation adverse, mais doit encore progresser dans sa gestion des résultats pour ne pas nourrir des regrets plus tard dans la saison. Le déplacement à QRM tombeur d'Ajaccio et ayant accroché les Lionceaux d'Omar Daf ne sera pas à prendre à la légère, d'autant plus qu'il est le match de préparation avant de voir l'opposition entre le roi et son dauphin au Stadium mi-novembre. On a déjà hâte d'y être !