Il faut faire savoir que le TFC a changé !
Il y a deux ans jour pour jour, le TFC venait de perdre contre Nice...
Il y a deux ans jour pour jour, le TFC venait de perdre contre Nice, 0-2, et allait s’incliner le 22 février 2020 à Lille, 3-0. Toulouse était dernier de Ligue 1 et enchaînait un seizième match consécutif sans victoire. Rogel, Isimat-Mirin, Dossevi, Vainqueur, Makengo, Leya Iseka et Saïd étaient encore là. C’était un autre temps. Vingt-quatre mois plus tard, Toulouse a tout changé, s’est métamorphosé et la série Ultra Violet proposée par le club nous le rappelle.
Le foot, ce sont des émotions. Et depuis août 2020, on en a vécu. Le stress des premiers matchs de Ligue 2, les accueils de bus, le Covid, le foot-porn proposé par Amine Adli et ses potes, les barrages, la place de leader, un Stadium qui revibre… Qu’on se le dise, si pour certains clubs, la descente est un long chemin de croix (coucou Nancy, Valenciennes, Caen, Guingamp, Nîmes), le Tèf en a profité pour se régénérer et tout changer. Et finalement, les supporters avaient raison. Les différents mouvements entrepris en 2015 et 2016 comme “Un Projet pour le TFC” avaient donné des pistes de changement au club. À l’époque, aucune n’avait été retenue par Olivier Sadran et Jean-François Soucasse. Damien Comolli en a appliqué la plupart.
Pêle-mêle : un renouveau sportif impulsé par une réorganisation profonde de la cellule de recrutement, un investissement dans les structures du club, le départ de certains hommes restés trop longtemps (Soucasse, Arribagé, Rachedi…), un président présent au quotidien, entouré d’une équipe compétente dans différents domaines, ou encore une véritable relation avec son public. Tous ces items, qui auraient pu être appliqués il y a au moins cinq ans, fonctionnent aujourd’hui. Et c’est RedBird et Damien Comolli qui l’ont mis en place avec brio, le tout avec moins de moyens qu’auparavant.
Le premier élément cité, concernant le recrutement, est particulièrement souligné dans l’épisode d’Ultra Violet, la mini-série imaginée par le TFC et réalisée par Ulyces, société qui manie à la perfection codes cinématographiques et storytelling. Oui, le Tèf possède désormais sa propre série. Et elle est de qualité. Quand on vous dit que tout a changé !
Pendant 15 minutes, les images sont magnifiques, les punchlines du président fusent et donnent envie d’en voir plus. Mais attention. On ne parle pas là de journalisme ou de reportage, à la manière de ce qui s’était fait par Canal+ autour de Pascal Dupraz et du match Angers - TFC, mais d’un vrai outil marketing à l’attention du grand public pour vanter les mérites du club, son changement profond, le tout centré sur son président.
C’est aussi ça le nouveau TFC : une communication particulièrement bien ciblée, novatrice, à l’Américaine. Cette série donne le sourire aux supporters purs et durs, mais c’est surtout aux autres que ces images s’adressent. Il faut faire savoir au-delà de l’Île du Ramier que le Toulouse Football Club n’est plus le même, a des idées, recrute bien, performe, se détache de son étiquette de “loser” et compte bien jouer un rôle majeur en Ligue 1 dans les prochaines années.
En tant qu’amoureux du Tèf (et un poil curieux), on aurait aimé voir Julien Demeaux, en charge de la data, derrière son logiciel, entrer dans le détail de son métier. On aurait aimé entendre quelques phrases lancées en bord de terrain ou dans la vie quotidienne du club, captée par une caméra oubliée. On aurait aimé passer un peu plus de temps chez Van den Boomen avec Spierings. Finalement, tout est calibré, calculé, rythmé.
Damien Comolli, personnage central de ce premier épisode, réussit, mouille le maillot, et le fait savoir, quitte à peut-être trop en faire parfois, le tout en plein milieu de la saison, loin d’avoir gagné la montée. Le chemin est encore long pour remettre le TFC là où il doit être et en faire une place-forte du foot français. Mais jusqu’ici, tout va bien.