Les montagnes russes des émotions au Parc des Sports, et j’y étais pour vous
Par Samuel Cadène. Des semaines que j’attendais que ce maudit réveil sonne pour me faire partir en Haute-Savoie voir mon club jouer le match le plus important de sa saison. Le temps de récupérer Emmanuel à la gare, et nous voilà parti avec Mathilde direction Annecy. 4h30 de route plus tard et un selfie avec Manu qui tape sa meilleure sieste à l’arrière de ma Clio, les Alpes s’offrent à nous. Majestueuses, comme l’entièreté de cette ville au charme étincelant.
Sous un beau soleil, on décide de s’arrêter dans un resto pour succomber aux plaisirs d’une raclette… Pépite comme dirait mon Cédric, pour qui j’ai alors une pensée, lui de l’autre côté du globe et qui aurait tant aimé être là.
Pendant l’aprem, petite balade dans la ville. On croise quelques Toulousains, dont Pauline qui profite elle aussi des beautés du lac d’Annecy. « Je stresse », me lâche-t-elle. D’une même voix, Manu et moi répondons : « Nous aussi… » Depuis, Christophe et Boris nous ont rejoint et voici venue l’heure de filer au Parc des Sports, sans avoir vu un seul maillot du FCA en centre-ville de la journée.
Sur place, la longue attente devant l’entrée visiteur nous permet de retrouver les centaines de supporters du Tef venus d’encore plus loin que nous pour assister à ce que beaucoup qualifient de « match de l’année ». Les joueurs arrivent, suivis des 10 bus des supporters du Tef, sous bonne escorte.
40 minutes avant le coup d’envoi, nous entrons enfin dans l’arène. Le stade n’est pas incroyable, mais la vue est dégagée sur le terrain et les sommets enneigés nous surveillent de loin.
20h45: coup de sifflet, le match commence. La pression monte, jusqu’à ce que Zakaria Aboukhlal ne fasse exploser les 760 Toulousains du parcage. Avant ça (mais aussi après) le Marocain aura surtout été la cible de nombreuses critiques sur son individualisme, les voisins s’égosillant pour lui faire comprendre que le football est un sport collectif… Puis, dans un premier acte où le Tef n’a pas concédé tant d’occasions que ça, la faute de Suazo juste avant la mi-temps offre à Bosetti le but de l’égalisation. Derrière moi : « Ça fait chier, on joue à se faire peur. On ne sait pas si Annecy joue en rouge ou bien en blanc, c’est à se demander… »
La frustration de l’égalisation oubliée le temps d’une pause bière à la buvette, que le parcage redonne déjà de la voix « C’est la meilleure tribune du championnat ! »
À l’image de la première période (et sur un terrain indigne d’un tel événement) nous assistons à une bouillie de football. « Ils n’attendent que les tirs au but », me souffle Manu. Fort heureusement, Chaibi d’un but qu’on n’aperçoit de loin, douche les espoirs des locaux. La tribune explose, le kop redonne de la voix, la finale n’est qu’à quelques minutes de nous.
Mais comme avec ce TFC il ne vaut mieux pas être cardiaque, la VAR annulant le but (splendide) des Annéciens est fêtée comme un nouveau but toulousain dans le parcage.
Coup de sifflet final, l’apothéose d’une journée parfaite.
Les joueurs accourent devant nous, Branco en tête. La fête est sublime. Accoudé aux grilles, mon voisin IT se voit remettre ses crampons du match par Rafael Ratao. En pleurant toutes les larmes de son corps, le chanceux du soir n’a pas pu s’empêcher d’avoir une pensée pour Brice. « On va jouer Nantes, nos ennemis jurés, ceux qui avaient insultés Brice. On va aller gagner pour lui. »
En slip, Branco continue de faire le show, accompagné de Logan Costa et Aboukhlal alors que le président Comolli s’égosille devant le parcage. « On va monter au Stade de France pour la gagner, tous ensemble ! ».
66 ans après sa dernière finale, le TFC a offert à 760 fidèles une nuit inoubliable, paradoxalement en réalisant peut être son plus mauvais match dans cette compétition cette année. Mais comme l’a dit Philippe Montanier, l’important c’est de passer.
Merci pour cette joie. Merci de nous faire vibrer après le titre de Ligue 2. Notre club renaît de ses cendres et l’histoire continue de s’écrire. Le rendez-vous est fixé pour le 29 avril au putain de Stade de France, cette fois non pas pour y voir les copains du Stade Toulousain, mais pour nos Violets.
Il y a deux ans, Nantes-Toulouse était une affiche des barrages de Ligue 1, le 29 avril, cette affiche sera un barrage… pour l’Europa League ! On a encore du mal à y croire.