« Mon petit frère a dû partir », au Stadium, ça a aussi chauffé en tribunes
Toulouse s’est brillamment imposé face à Montpellier (4-2) au terme d’un match dingue, même si un tout autre élément a attiré l’attention. En effet, d’ordinaire irréprochable, le Stadium a malheureusement été victime de plusieurs débordements honteux de la part du parcage visiteur. Chronologie d’une après-midi qui a basculé dans le côté obscur.
La division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) avait d’ores et déjà annoncé la couleur, en classant cette rencontre à risques. Et il faut bien admettre que l’organisme a eu le nez creux : jets de projectiles, bombes lacrymogènes, interruption de la partie,… Tous ces évènements sont venus gâcher la belle fête proposée par un excitant derby occitan. Thomas, supporter des Violets installé en famille dans la tribune Revault, a assisté de près aux incidents. Il a tenu à témoigner pour rétablir certaines vérités sur le déroulé des débordements.
Une première période bon enfant… qui a fini par déraper
Tout commence dès la septième minute, lorsque Cozza refroidit d’entrée les travées du Tef. Les ultras pailladins, qui sont venus en nombre aujourd’hui, débarquent au moment du but et célèbrent l’ouverture du score. Leur joie sera de courte durée, puisque Spierings, Aboukhlal et Chaibi enfoncent tour à tour le MHSC. « Ça sifflait, ça se chambrait, mais sans aucune animosité » reconnaît Thomas. « D’un seul coup, les supporters de Montpellier se sont mis à faire n’importe quoi et à envoyer des bières, des objets. Les supporters toulousains ont commencé à bouger ». En effet, ciblée par les supporters adverses du jour, une partie du quart de virage située entre le virage Revault et l’Honneur Nord est rapidement évacuée, alors que la partie continue. « Je ne mets pas tout sur les Montpelliérains, des Toulousains les ont aussi chambré de manière virulente. Même si ce sont eux qui ont commencé, il y a des Toulousains qui ont fait des bêtises » nuance-t-il. De l’autre côté des tribunes, dans le coin familial, certains commencent à prendre peur du kop ultra du MHSC. Le même qui a rendu un bref hommage à Brice Taton, juste après les jets de projectiles.
Un second acte totalement interrompu
Alors que la tension semble descendre d’un ton, la situation va finalement dégénérer après la quatrième réalisation violette, signée Bibiche. Vers l’heure de jeu, les forces de l’ordre décident d’appliquer des gaz lacrymogènes sur des supporters montpelliérains devenus incontrôlables. Problème : en raison du vent, les fumées parviennent jusqu’aux 22 acteurs du match qui regagnent rapidement les vestiaires, entre toux et larmes. La rencontre est alors suspendue un quart d’heure avant de reprendre. « Ma mère et mon petit frère ne sont pas restés en tribune par peur qu’il ne se passe un problème (…). À partir de là, je n’ai plus eu de news. Ce n’était pas une super ambiance, ce n’est pas ce qu’il faut montrer » explique notre supporter, qui précise s’être également décalé en Virage Brice.
Le rôle de la sécurité également pointé du doigt
Le comportement du kop était tout simplement inexcusable (qui plus est à l’extérieur !), mais selon l’avis de Thomas, difficile de se sentir en sécurité dans la tribune familiale. « Je ne les mets pas dans le même panier, mais un vigile m’a dit « tout est sous contrôle, c’est normal, c’est un derby »… Non ce n’est pas normal, c’est à bannir. Au moment des lacrymos, il a essayé de nous empêcher de sortir en nous disant de ne pas nous inquiéter. Ça l’était peut-être un peu, mais ces gens-là ne peuvent pas être appelés supporters » conclut notre témoin.
À l’issue de cette 9ème journée de Ligue 1, une dizaine de supporters du MHSC responsables des problèmes seraient actuellement en garde à vue. Mais que l’on ne s’y trompe pas : l’Île du Ramier reste un lieu sain, et cette exception qui a entaché la victoire finale ne doit pas se reproduire. Vivement l’arrivée de sanctions justifiées pour tous ceux qui crachent au visage du vrai ballon rond !