Strasbourg - TFC : Dimitri Liénard, le capitaine-courage de la Meinau
Place désormais à la phase retour de la Ligue des talents ! Après une première partie amère (2-2) dans la Ville Rose, les Violets sont en visite dans le Bas-Rhin pour affronter un Racing Club en pleine reconstruction. Les opposants du jour sont dans le dur, encore plus dans leur antre, et l’enfant du club Dimitri Liénard compte bien laisser son équipe en D1. Zoom sur le Pantxi Sirieix strasbourgeois.
S’il fallait donner une définition de la fidélité, une photo de Liénard avec l’écusson de Strasbourg ferait largement l’affaire. Pourtant, le Belfortain d’origine a débuté le ballon rond dans le petit club de Sermamagny, avant de tenter sa chance au FC Sochaux-Montbéliard. Rapidement recalé par les Lionceaux, le milieu gauche de formation lance son honnête trajectoire par une montée en CFA avec Belfort, en 2010. La suite de son avancée va le mener chez le voisin mulhousien pendant une saison, et ses performances vont ensuite attirer l’œil d’un RC Strasbourg relégué dans le monde amateur. En 2013, Liénard découvre donc les joies du National et de la course au maintien, et son effectif en difficulté ne se sauve que grâce au terrible imbroglio avec Luzenac.
Pierre après pierre, l’emblématique numéro 11 a méthodiquement participé au grand renouveau de son club de cœur. Après des débuts difficiles dans le troisième échelon français, le gaucher a passé la vitesse supérieure pour prendre part à la folle épopée de Marc Keller. National, Ligue 2 : pendant deux ans, rien ne résiste à cette équipe indomptable qui signe son grand retour sur le devant de la scène. L’ancien employé de supermarché se retrouve alors à fouler les pelouses de Ligue 1, une ascension totalement inimaginable de son propre aveu. Malgré la différence de niveau, le joueur continue d’écrire les plus belles pages de sa carrière en éclaboussant l’Hexagone de son talent : son coup-franc mémorable contre Lyon en mai 2018, qui avait permis à Strasbourg d’arracher son maintien in-extremis, ne risque pas d’être oublié.
Aujourd’hui, le knecke (équivalent local de pitchoun) dispose d’une Coupe de la Ligue et de plusieurs parties d’Europa League à son compteur. Mais à l’heure actuelle, le cinquième joueur le plus capé de l’histoire adverse (314 capes toutes compétitions confondues) n’a pas encore trouvé le chemin des filets. Julien Stéphan a laissé sa place à Mathieu Le Scornet, le danger gronde toujours, et l’homme de 34 ans en est conscient. Pour autant, celui qui s’est reconverti dans le rôle de latéral gauche ne fuit pas sa part de responsabilité dans ce mauvais début de saison. « On a vécu une grande année la saison dernière, je me sens coupable de ce qui se passe en tant que capitaine. On a une mission, c'est sauver le club à tout prix, pour les gens, pour la région, on se doit de rester en Ligue 1. Je ne me vois pas finir la saison avec une descente, avec tout l'amour que j'ai pour ce maillot », commentait-il sur France Bleu, il y a deux semaines. Espérons tout de même que le réveil ne se fera pas contre les Toulousains !