« Il est crucial qu’il ait des minutes de jeu » : la situation de Junior Flemmings fait débat en Jamaïque
Le recrutement de Junior Flemmings reste à ce jour l’un des plus grands mystères de l’actuel TFC. Un an après son arrivée, le joueur n’a jamais réussi à s’imposer dans la rotation offensive : le problème vient-il de son adaptation, ou bien de son niveau ? Quoiqu’il en soit, son statut en sélection se retrouve menacé, et une réflexion va devoir être lancée. Simon Preston nous aide à y voir plus clair.
Le nom du journaliste sportif jamaïcain doit vous évoquer quelque chose, puisqu’il s’agit du premier reporter à avoir révélé les liens entre Flemmings et Toulouse, en 2021. Aux commandes de « Reggae Boyz Commentary », sa chaîne Youtube sur le football jamaïcain qui compte plus de 15 600 abonnés, Preston a récemment évoqué le cas de l’ailier gauche dans un live.
Une place en équipe nationale de plus en plus instable ?
« Flemmo » fait partie des rares internationaux de la Jamaïque qui ont réussi à trouver un club en Europe, même si son utilisation n’est pas optimale. Cantonné au rôle de réserviste depuis le début de son bail en Occitanie (5 buts en 6 rencontres de N3), le numéro 20 du TFC n’a plus été convoqué avec les Reggae Boyz depuis juin 2022 : une vraie déception pour lui, qui a pourtant participé aux éliminatoires de la Coupe du Monde au Qatar. Malgré ses 26 capes et ses 4 buts, l’horizon commence à s’assombrir. « J’ai entendu beaucoup d’opinions différentes sur ce joueur en particulier : son impact, sa valeur, son importance. C’est très varié. J’ai entendu des gens dire que c’était une fraude (…), qu’il ne méritait pas d’être sélectionné en équipe nationale ! », s’exclame le journaliste. Sacrée ambiance, alors que les prochaines échéances arrivent à grand pas.
Une situation sportive en impasse dans la Ville Rose
En l’espace de douze mois, l’attaquant n’a pas vraiment eu la possibilité de se dévoiler au grand jour sous le maillot violet. Après avoir participé à trois bouts de matchs en Ligue 2 l’année dernière, il n’a pour le moment pas disputé la moindre minute en Ligue 1, malgré une nomination dans le groupe contre Montpellier (4-2). Malgré la Coupe de France en approche, les choses sont aujourd'hui claires : Flemmings est la dernière cartouche offensive dans la hiérarchie des offensifs toulousains (derrière Birmancevic, Onaiwu et Begraoui). Mais alors, quelles sont les qualités qui ont poussé Red Bird à l’enrôler pour un peu moins d’un demi-million d’euros ? Décrit comme quelqu’un « d’apprécié de ses coéquipiers » par Philippe Montanier, le souci du Toulousain semble plus concerner son niveau que son acclimatation à la France. Pour Preston, qui s’appuie sur les déclarations du coach en conférence de presse (voir « lire aussi »), la vérité du terrain prime. « L’entraîneur a dit qu’il devait travailler plus dur aux entraînements. Faut-il travailler des exercices précis ou la technique ? La réalité est qu’il y a quelque chose à travailler en particulier (…). Au vu de ses entraînements, il a besoin de travailler, c’est la réalité de la situation et tu ne peux pas débattre avec un constat pareil. Je suis juste curieux de savoir quoi exactement ».
Son nom va-t-il agiter le mercato ?
Deux possibilités s’offrent à Flemmings : se battre ou trouver une porte de sortie. Le club violet n’a jamais sous-entendu quoi que ce soit concernant un départ définitif de son joueur, même si Damien Comolli réfléchit à un prêt pour cet hiver. « Quand il te reste 18 mois de contrat, tu peux commencer à discuter. Junior Flemmings veut et a besoin de temps de jeu, à Toulouse ou ailleurs, pour se mettre en évidence et faire partie de l’équipe de Jamaïque, en CONCACAF Nations League et en Gold Cup », admet le chroniqueur. Toujours selon lui, le Jamaïcain doit à tout prix rester sur le Vieux-Continent pour continuer son développement, à bientôt 27 ans. « Cela dépend des options. Le milieu de tableau en Ligue 2, ou traverser la frontière en Suisse pour jouer en Super League suisse, ce ne serait pas un problème. Il est crucial qu’il ait des minutes de jeu hors de l’Amérique du Nord, même si c’est en Ecosse, en Suisse ou en Allemagne. Pour moi, il ne doit pas aller en Ligue 2. Même si c’est une option parce qu’il est en France, pas besoin que ce soit cette ligue en particulier. Cela pourrait être par exemple la D2 allemande, les deux pays sont proches l’un de l’autre », affirme-t-il. En seconde division hexagonale, le droitier passé par les New York Red Bulls, Pheonix et Legion possède pourtant un CV qui serait susceptible d’intéresser plusieurs écuries. Simon Preston le conçoit et conclut : « La Ligue 2 est une option, je dis que cela ne devrait pas être l’unique option. Il faut s’assurer, que ce soit un prêt ou un transfert définitif, que sa prochaine destination soit un environnement où il aura le temps de jeu pour s’épanouir ».
Les internautes jamaïcains très divisés sur son sort
Au sein du Jardin des Caraïbes, les performances de Flemmings font parler. Sur le live, les réactions des suiveurs ne sont pas toujours tendres envers l’international : « Quand un coach dit qu’un joueur doit plus travailler aux entraînements, cela veut dire qu’il est paresseux ou que son attitude n’est pas bonne », « il a toujours été l’un de nos pires ailiers », « Flemmo a passé trop de temps en USL (D2 américaine), cela a nuit à son développement et il en paye les conséquences », peut-on lire sur Youtube. La question de son avenir en club fait également réagir : des commentaires sont partisans d’un séjour français un échelon plus bas (« Flemmo a besoin d’aller en Ligue 2 pour se renforcer »), tandis que d’autres veulent le voir débarquer à l’étranger (« il aurait dû aller en MLS ou dans le championnat anglais »). Face à ce scepticisme, laissons le mot de la fin à cet avis optimiste d’un supporter : « Tellement de haine envers Flemmo, il faut l’encourager ! Messi a passé une première année terrible (…), des fois, quand un joueur est transféré, certains ont besoin de plus de temps que d’autres pour s’adapter ».