La Lettre du Violet : "Beto, le Grand Huit"
La rédaction du site LesViolets.Com souhaite absolument vous donner la parole. Au quotidien, nous vous proposons de publier VOS articles en Une du site dans notre rubrique "La Lettre du Violet". Voici une nouvelle lettre, signée "Beto4Ever" :
"Un Top Dix des joueurs historiques du Téfécé qui oublie Alberto Marcico… Bien. On peut se dire que le Roi Beto n’a pas à figurer dans un tel classement. Il est au-dessus. Naturellement. Là-haut, tout là-haut, bien plus que haut que tous les autres, auquel cas le plumitif qui a commis cette tentative de hiérarchie téféciste gagnerait mon plus profond respect en l’ayant soustrait à cet exercice peu royal. Mais je crois qu’il en est malheureusement tout autre. Beto Marcico a été oublié. Purement et simplement. Quel odieux contre-pied fait à l’histoire des Violets !
Mais, tout est pardonnable. L’auteur de ce classement n’a pas peut-être pas eu le bonheur de voir jouer l’Artiste absolu. Il n’a pas eu cette chance d’être assis, un samedi de juillet 1985 dans la fournaise du Stadium. Ce jour-là, mon premier motif de fierté résidait dans le fait de porter le même survêtement que le jeune, élégant et longiligne entraîneur de l’équipe adverse, celle de Nancy. Il allait faire parler de lui, plus tard avec Monaco et Arsenal : Arsène Wenger. Mais, bien sûr, bob violet et blanc vissé sur la tête, j’attendais avec gourmandise les performances de ce joueur arrivé tout frais d’Argentine dans la semaine qui précédait le match inaugural de la saison. Il y avait d’autres nouveaux sur le pré, Eric Castagnino par exemple. Rappeler le nom de ce joueur (très moyen) ici même peut paraître quelque peu anachronique. Pourtant, ceux qui ont de la mémoire se rappelleront sans doute que, pendant toute une mi-temps, les amoureux du Téf pensèrent que c’était lui le héros du début de match avec ses deux superbes buts et ses premiers dribbles chaloupés inimitables… Et oui, à cette époque, les joueurs portaient religieusement les maillots numérotés de 1 à 11 et le 8 était toujours dévolu au milieu relayeur…
Mais, à la mi-temps, le speaker nous révéla le pot aux roses. Superstitieux comme tout bon Sud-américain, celui qui avait régalé les travées depuis le début de la partie (gagnée 4-1) était en fait notre héros argentin qui ne rentrait sur le pré qu’avec son fameux numéro fétiche. Le numéro 11 du jour confirma bien qu’il était un milieu de terrain besogneux parmi d’autres. Mais ce numéro 8, alors là… Il devint instantanément mythique. Et naissait ainsi la plus belle histoire d’amour entre un joueur téféciste et les travées du Stadium.
Vraiment, ceux qui ont eu la chance de le voir pendant 7 ans doivent encore en rêver la nuit. Ce n’est donc pas si grave s’il n’est pas dans ce vulgaire Top 10. La musique de Beto (diminutif de Beethoven donné par les supporters de Ferrocarril Oeste) est intemporelle et il est difficile de recenser tous les chefs d’œuvre de notre étoile et ces multiples détails qui fleurissaient le rectangle vert tous les samedis et faisaient lever des tribunes chaudes comme la braise. Chaque année, je scrute avec attention qui reçoit le précieux numéro 8 violet. Même si le style est différent, Van den Boomen ne fait pas injure à la légende. Et, au moins, Branco rime avec Beto".
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