Édouard Wojciak, ancien joueur du TFC : "J’ai joué un amical contre Pelé !"
Édouard Wojciak a connu le football d’un autre temps, celui où le TFC jouait encore en rouge avant de se renommer l’US Toulouse. L’ancien ailier gauche, passé au club dans les années 1970, a accepté de se confier sur sa carrière et ses anecdotes de joueur. Retour sur une rencontre empreinte de nostalgie.
Avant tout, remettons les choses dans leur contexte. Été 2020, sous le chaud soleil catalan. Entre deux parties de pétanque, Monsieur Wojciak accepte alors de répondre à mes questions et me donne son accord pour une diffusion. Alors certes, deux années se sont écoulées depuis, mais cette petite entrevue enrichissante méritait sincèrement d’être partagée. Pour la beauté du football d’antan, et pour peut-être raviver quelques souvenirs enfouis dans la tête des plus anciens supporters toulousains.
Le natif de Wallers, dans le Nord, a pourtant fait l’entièreté de sa carrière dans le Sud-Ouest. Ailier au gabarit vif (1,74m pour 70 kg), Wojciak a joué sous les couleurs du premier Toulouse FC avant de subir la fusion avec le Red Star, sous l’ère Doumeng, en 1967. Transféré à Bordeaux, c’est chez le rival girondin que le Français va vivre les plus belles heures de sa trajectoire, avec notamment une finale du Challenge des Champions (1968) et un titre de vice-champion de D1 française (1969) à son actif. De retour dans la Ville Rose quelques saisons plus tard, l’attaquant portera ensuite le maillot du nouveau TFC jusqu’au moment de raccrocher les crampons. Il totalise 254 matchs de Division 1 pour 62 buts, ainsi que 82 rencontres de Division 2 pour 33 réalisations.
Aujourd’hui âgé de 80 ans, celui qui suit toujours l’actualité du club et qui se rend parfois au Stadium est resté fidèle à son club formateur.
Pour commencer, pouvez-vous nous faire un rapide retour sur votre carrière ?
J’ai commencé ma carrière au TFC en 1962, où je suis passé professionnel, jusqu’en 1967. Ensuite je suis parti aux Girondins de Bordeaux de 1967 à 1973. Là-bas, j’ai disputé deux finales de Coupe de France, toutes perdues malheureusement : la première contre Saint-Etienne en 1968 où je marque le but bordelais (2-1), et la deuxième contre Marseille (2-0). Enfin, je suis revenu à l’US Toulouse grâce au président Buzzichelli, alors que le club était en deuxième division. J’ai joué trois ans avec une belle équipe, composée notamment de Casolari, Trivic et Blanchard, avant de prendre ma retraite en 1976.
En 1967, vous avez été transféré aux Girondins de Bordeaux après cinq années passées au TFC. Comment se déroulait un transfert dans les années 1970 ?
Contrairement à aujourd’hui, où les joueurs peuvent s’engager pendant trois ou quatre ans, on était automatiquement lié à notre club jusqu’à nos 35 ans. Lors de la fusion du TFC avec le Red Star, je n’ai pas voulu rester. J’ai reçu une proposition de Bordeaux que j’ai accepté (les agents n’existaient pas à cette époque, ndlr). Finalement, j’ai été transféré pour dix millions (de francs) ! À Bordeaux, j’ai donc participé aux deux finales de Coupe de France contre les deux grandes cylindrées de l’époque : Saint-Etienne et Marseille.
Quel est votre meilleur et votre pire souvenir de votre carrière ?
Mon meilleur souvenir reste mon but bordelais lors de la finale contre Saint-Etienne (ouverture du score à la 4ème minute). Cela se déroulait encore au stade de Colombes, à Paris ! Quant à mon pire souvenir, il s’agit de ma fracture du péroné, contre Reims.
Selon vous, quel est le meilleur joueur que vous avez affronté ou côtoyé ?
J’ai affronté Platini lorsque Toulouse et Nancy étaient en deuxième division. J’ai aussi joué contre Pelé lors d’un match amical contre Santos, et contre Garrincha, lors du jubilé de Jacky Bernard. Enfin, j’ai aussi côtoyé au TFC Dorsini, Redin et Baraffe.
En l’espace de 50 ans, le football a énormément évolué. Quelles différences notez-vous entre le football des années 1970 et celui d’aujourd’hui ?
Les arbitres sont sûrement plus sévères et les joueurs sûrement plus réprimandés aujourd’hui, parce qu’avant, il y avait des assassins ! Le foot d’aujourd’hui est aussi beaucoup plus technique, même s’il y avait déjà des grands techniciens dans les années 70, comme Giresse. Mon idole actuelle, c’est Cristiano Ronaldo !
Un grand merci à Monsieur Wojciak pour sa gentillesse et sa disponibilité !