OL 1-1 TFC : notez les Toulousains !
La Lettre du Violet : “Poursuivons, tous ensemble, notre bel octobre rose”

La rédaction du site LesViolets.Com souhaite absolument vous donner la parole. Au quotidien, nous vous proposons de publier VOS articles en Une du site dans notre rubrique "La Lettre du Violet". Voici une nouvelle lettre, signée Greg Pioche :

Contrastes

S'il fallait un week-end en contrastes, celui du 8 octobre en fût un. De retour dans une ville lumière après quelques mois de purgatoire, les violets furent au rendez-vous dans ce qui s'apparentait davantage à une sinistrose lyonnaise qu'à une fête comme l'on en a vu de nombreuses en ces terres. Loin sont désormais les temps où l'OL dominait le championnat de France, où Olivier Sadran partageait la tribune avec son mentor de toujours, Jean-Michel Aulas. Les clubs sont aujourd'hui sous giron américain, ou en passe de l'être, et n'ont plus le lustre du passé pour un ou l'image du fanfaron de service pour l'autre. Les ambitions ont changé. Les Gones devront cravacher pour rejoindre l'Europe chérie, les Pitchouns devront être sérieux pour assurer un maintien envisageable. Dans le cadre proposé, il est à noter la belle prestation des tribunes lyonnaises qui, bien que dégarnies par endroit, ont soutenu leur équipe jusqu'au coup de sifflet final.

Mais laissons nos amis lyonnais à leurs tracas et concentrons-nous davantage sur nos joueurs. Au cours de ce match, ils ont livré la copie parfaite de ce que devrait être leur saison. Je m’explique.

En passant par le jeu, Toulouse se conforte dans ses fondamentaux

Premièrement, le jeu. Il fut de qualité et lors de la première période, il n'eut rien à envier à celui de l'adversaire, bien au contraire. Une maîtrise technique certaine venait rassurer les supporters après l'ouverture du score lyonnaise sur un but contre son camp du pauvre Keben, jeté dans la fosse aux lions et bien malheureux sur le coup. Il livrera une prestation pleine d'envie et d'errements techniques. Personne ne lui en voudra, tellement il tenta d'être au rendez-vous de la ligue 1 pour sa première titularisation.

Curieusement, c'est dans une seconde période plus faible que les Toulousains égaliseront, sur une action preuve d'abnégation où Ratao confirmera son statut de super sub, lui qui nous habitue depuis un an et demi à être plus décisif sur ses rentrées que lorsqu'il débute les parties.

Le jeu proposé au cours de cette dixième journée, marqué par un retour confirmé au 4-3-3, ressemblait donc aux habitudes prises en Ligue 2 l'an passé. Une charnière solide, un gardien efficace, un milieu à l'aise techniquement et inchangé par rapport à l'an dernier. Force est de constater que les automatismes entre nos deux néerlandais font des merveilles à l'étage supérieur. Toutefois, là où le bât blesse, c'est en matière de profondeur de banc. Ce qui était une force par le passé est aujourd'hui une source d'inquiétude profonde.

C'est désormais un fait, passé la 65ème minute, notre équipe entre dans une tout autre configuration. Les limites physiques de l'effectif se font ressentir et Philippe Montanier se voit dans l'obligation de faire sortir des joueurs dont le banc ne saurait pallier l'absence. Ce vendredi, Van Den Boomen et Dejaegere ont été suppléés par des joueurs qui ne permettent pas de maintenir le niveau de jeu. Et curieusement, ils ont été remplacés par deux jeunes présents l'an dernier, Genreau et Diarra. Pourquoi donc ? La question mérite d'être posée. Il est nécessaire de se questionner, alors que nous avons passé deux mois de compétition, sur la qualité des recrues de ce mercato d'été. Tsingaras n'aurait-il pas pu entrer pour apporter un peu de muscle au milieu de terrain ? Birmancevic n'aurait-il pas pu prendre la place d'un Dallinga en perdition sur le front de l'attaque ? Comment comprendre que deux des recrues les plus onéreuses de l'ère RedBird ne trouvent pas de temps de jeu dans un effectif aussi juste pour affronter la ligue 1 ?

Car à ce jour, le bilan du mercato est inquiétant. Un joueur apparaît clairement au-dessus du lot et commence à prendre de l'importance dans le cœur des supporters toulousains, Aboukhlal. Et son penchant sur l'aile opposée n'est pas issu du recrutement espéré après le départ de Ngoumou, mais est une pépite qui se présente à nous chaque week-end, le régional de l'étape, Farès Chaïbi. Heureusement que ces deux-là viennent apporter de l'enthousiasme à un effectif qui sinon, n'a pas bougé depuis l'an dernier. Vous me direz que je ne parle pas de Dallinga. Le pauvre est tant à la peine, malgré un investissement dans le club qu'on ne pourrait lui reprocher, qu'il mériterait d'avoir un concurrent direct pour créer une saine compétition afin de figurer dans le 11. Un peu comme quand Bayo et Healey s'écharpaient pour prendre grâce aux yeux de Garande. Mais voilà, après la blessure de Rhys, il n'y a pas d'autre 9 qui fasse l'affaire. Et là aussi, on peut se questionner sur les intentions du board au cours de l'été. Vendra, vendra pas ? Le cas Healey a été géré d'une façon curieuse, et si l'on ne peut réécrire le passé, on peut se demander ce qu'il en aurait été avec une gestion franche de notre meilleur buteur. Une vente aurait permis de prendre un autre buteur. Une prolongation rapide aurait permis un été moins mouvementé et allez savoir, se serait-il fait les croisés dans ce cas ?

Se réjouir ou s'inquiéter ?

Tout est question de temporalité. Nous sommes toulousains, nous en avons "soupé" des ambiances tristes et des autobus installés devant la surface en ligue 1. Alors réjouissons-nous, franchement. Ce qui se passe dans notre club depuis deux ans est un émerveillement quotidien. A tel point qu'aujourd'hui nous sommes en mesure de nous déplacer sur la pelouse d'un Lyon en crise, certes, mais fièrement et en faisant le jeu. C'est beau à voir, l'équipe regorge de talents et d'envie. Réjouissons-nous d'un Van Den Boomen arrivé à maturité, d'un Dupé décisif ou d'un Rouault solide. Réjouissons-nous de l'élégance d'Aboukhlal et de Chaïbi et profitions de cette saison qui nous verra lutter par le jeu pour le maintien dans l’élite.

À plus long terme, la question mérite une réponse différente. La quasi-totalité du onze titulaire est en fin de contrat et, sauf surprise, peu seront prolongés. Nous pouvons déjà admirer avec nostalgie notre milieu de terrain dont les deux pièces maîtresses pourront dans deux mois négocier un contrat mérité avec qui saura leur offrir, et il devrait y avoir du monde à la porte. Il en va de même pour nos latéraux. Peut-être seront-ils moins gourmands, mais ils pourraient être également convoités. Il faudra s'habituer à les voir briller sous d'autres cieux tels un Machado qui s'épanouit dans la défense lensoise. Et malheureusement, tout ce beau monde s'en allant libre, RedBird n'aura peut-être d'autres choix que de se séparer d'une ou deux pépites. Rouault attire l'attention, Chaïbi s'affirme semaine après semaine... espérons qu'il n'en faille pas trop pour reconstruire l'effectif l'an prochain.

Mais dans la ville rose, nous avons su accueillir des bijoux, les offrir au monde du football et nous en procurer de nouveaux. Admirons-les tant que nous les portons et espérons que Damien Comolli et sa cellule de recrutement quatre étoiles nous trouvent à nouveau de belles perles pour pérenniser le club dans l'élite. Ils nous ont rendu le sourire, maintenons-leur notre confiance, et poursuivons, tous ensemble, notre bel octobre rose.

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