Les cinq dates marquantes d’Issiaga Sylla au TFC
C’est officiel depuis maintenant quelques jours, Issiaga Sylla a fait ses adieux au TFC. Après plus d’une dizaine d’années à défendre la tunique violette, la destinée du numéro 12 s’écrira donc en dehors de la Ville Rose. Il a d'ailleurs disputé son premier match avec Montpellier ce dimanche contre Strasbourg (défaite 2-0). Redécouvrez les cinq moments forts de l’aventure du Guinéen, à travers un petit voyage dans le temps.
4 septembre 2012 : La génèse du roman
François Hollande vient d’accéder à l’Elysée, le calendrier maya annonce une fin du monde imminente, et le chanteur sud-coréen PSY cartonne avec son « Gangnam Style ». Bienvenue en 2012, l’année où le jeune Issiaga Sylla pose ses valises à Toulouse pour découvrir le football français. Le TFC, fraîchement couronné de sa 8ème place lors de l’exercice 2011/12, accueille un nouveau membre capable de « renforcer le centre de formation », selon les dires d’Alain Casanova. Pour fortifier le poste de latéral gauche, Olivier Sadran et la cellule de recrutement se sont penchés sur un jeune talent de l’Horoya AC, tout juste sacré champion de Guinée avec son club. Comparé à Éric Abidal au pays, Sylla quitte le continent africain à 19 ans pour une bouchée de pain (100 000 euros), malgré une petite période de flou juridique avec la FIFA. Après des tests concluants, et contrairement à son compatriote Alseny N’Dour, le Pitchoun signe pro pour une durée de trois ans : l’histoire peut commencer.
18 mai 2013 : Quand les filets tremblent pour la première fois…
Suite à plusieurs mois de formation avec la réserve, Issiaga Sylla prend part à la fin de saison 2012/13, en participant aux quatre dernières rencontres d’un Toulouse FC figé dans le ventre mou du championnat. Son apparition lors de la 37ème journée, sur le terrain d’un FC Sochaux-Montbéliard en difficulté, va se montrer fructueuse. Titularisé d’entrée de jeu, Sylla ouvre la marque dès la 14ème minute : Wissam Ben Yedder voit sa frappe repoussée mais le Guinéen suit bien, son plat du pied toppé se transforme en lob imparable pour Simon Pouplin. Jean-Daniel Akpa Akpro doublera la mise, et malgré la réduction de l’écart signée Giovanni Sio, les Violets s’imposeront finalement 2-1 à Auguste-Bonal. Pour l’anecdote, les deux équipes se maintiendront en Ligue 1, et Sylla brillera avec le Tef. Une grande première pour celui qui, par la suite, marquera à 11 reprises et délivrera 13 passes décisives toutes compétitions confondues.
4 juillet 2015 : Sa première infidélité avec la Haute-Garonne
Parce qu’il n’existe pas d’alchimie parfaite dans le monde du foot, Issiaga Sylla s’écarte provisoirement du TFC lors de l’été 2015. Moins en vue l’an dernier, il est prêté avec option d’achat en Corse pour apporter son expérience à un tout nouveau promu : le Gazélec Ajaccio. Très utilisé par Thierry Laurey, le joueur se distingue principalement face au TFC… en marquant contre son camp, lors de la venue des Violets au stade Ange-Casanova (2-2) ! Auteur de 4 assistances avec le Gazélec, le transfuge retourne chez son propriétaire à l’issue du prêt. Cette petite expérience ne sera pas la dernière pour celui est également passé par le RC Lens en 2020/21, au moment de l’installation de Red Bird (1 but en 21 matchs).
7 mai 2022 : Un retour fracassant conclu en apothéose
Malgré son escapade chez les Corons, Sylla a tout de même fait partie des rescapés de la terrible saison 2019/20, en compagnie par exemple de Mauro Goicoechea, Kelvin Amian, Steven Moreira et Ruben Gabrielsen. Après avoir accompli sa pige en Ligue 1, le piston est ensuite revenu au bercail pour effectuer sans broncher tout un exercice en deuxième division. Au Stadium, les supporters commencent alors à redécouvrir un Issiaga Sylla plus régulier et plus technique qu’auparavant, car tout simplement plus mature dans son jeu. Sa performance dès le premier match contre l’AC Ajaccio ne trompe pas Philippe Montanier : sa place à gauche est réservée. C’est donc logiquement que Sylla (re)devient un titulaire en puissance du onze toulousain, et surtout un artisan d’une année 2021/22 entrée dans les annales du club. Il soulève le titre de Ligue 2 BKT et remporte, près de dix ans après sa signature, son premier trophée avec le TFC. La tendance commence à s’inverser : le mal-aimé tient son début de renaissance.
15 janvier 2023 : L’épilogue d’une ère
L’histoire retiendra qu’Issiaga Sylla a disputé sa dernière rencontre dans le Petit Wembley contre Brest, au terme d’un nul poussif (1-1). Pour rappel, le gaucher avait d’ailleurs été aligné à droite, pour dépanner en l’absence de Mikkel Desler. Ce mercato hivernal scelle donc la fin de parcours d’un homme façonné par Toulouse, mais aussi celle d’un gamin fidèle, passé de joueur maladroit à référence de L1. Après un mano à mano entre l’AEK Athènes et Westerlo, c’est finalement au Montpellier HSC que l’international guinéen aux 70 sélections (3 buts) va continuer sa trajectoire, libérant ainsi de la masse salariale. Au moins, aucun risque de dépaysement pour lui !
Issiaga Sylla, c’est le joueur que l’on a presque aimé détester. Bouc-émissaire d’une époque Sadran sans ambitions et sans jeu emballant, il a souvent essuyé des critiques : parfois à juste titre, parfois un peu pour les autres. Aujourd’hui, nous retiendrons plus son abnégation et sa mentalité exemplaire que ses célèbres centres au troisième poteau. Parce que, légende ou non pour certains, un joueur qui a porté à 211 reprises le maillot violet mérite un minimum de reconnaissance. Merci Issiaga !