Gérard Lopez : "Bordeaux en Ligue 2 ? Ça deviendrait un projet encore plus compliqué, pas impossible..."
Rachat des Girondins : le point sur la situation

Rachat des Girondins : le point sur la situation...

La situation de départ

Le 22 avril dernier, le principal actionnaire des Girondins de Bordeaux, King Street, décidait de se désengager financièrement du club, qui était alors placé immédiatement sous la protection du Tribunal de commerce. L’espoir d’alors était de trouver un repreneur qui accepterait de reprendre un club très largement endetté. S’il ne fait aucun doute que Bordeaux est un club historique du football français, cela a finalement peu d’influence sur sa valeur. De plus, le club ayant très peu de joueurs valorisables et ne possédant ni le centre d’entraînement du Haillan ni le Matmut Atlantique, les estimations des spécialistes chiffrent la valeur intrinsèque du club à environ 70 millions d’euros, soit son budget. Mais le club a par ailleurs de fortes dettes, notamment auprès du fonds américains Fortress (aux alentours de 40 M€ avec les intérêts), mais aussi auprès d’autres créanciers (comme le PSG ou Reims pour la vente de Yacine Adli et de Rémi Oudin), fixant ainsi les dettes globales aux alentours de 60 M€. Ainsi, le total du passif s’élèverait environ à 130 M€. Mais l’éventuel repreneur n’aurait pas forcément à verser cette somme dans sa totalité. Les dettes peuvent être étalées dans le temps et certains créanciers peuvent renoncer à ce qui leur est dû. Les différents spécialistes estiment donc qu’une offre de la moitié (65 M€) aurait eu des chances d’être acceptées.

La situation actuelle

Mais malheureusement, aucun des repreneurs potentiels ne semble avoir présenté une offre approchante. Ainsi, même l’attelage Gérard Lopez–Pascal Rigo n’a pas trouvé grâce aux yeux du mandataire. Plusieurs raisons potentielles à cela, entre une proposition trop basse, des garanties et cautions financières insuffisantes ou encore des créanciers qui refusent de négocier leurs dus. Et c’est cette absence d’offre valable qui va pousser le club à se placer mardi en cessation de paiement, et ainsi déclencher l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. Certains repreneurs potentiels étaient également peut-être dans l’attente de cette procédure, puisque la valeur de l’offre va mécaniquement baisser. En effet, les dettes sont gelées pendant le redressement judiciaire et si un plan de cession est validé, seront payées uniquement celles que le plan permet.

La situation future

Mais cette procédure de redressement judiciaire prend du temps, au minimum trois semaines à partir de l’audience d’ouverture (mardi, donc). C’est pourquoi certaines voix poussaient pour le redressement judiciaire dès la fin mai, afin d’avoir plus de temps. Car si on compte trois semaines à partir du 22 juin, on arrive à la mi-juillet. Or, les instances sportives ne peuvent à priori pas prendre le risque de ne pas savoir au 14 juillet qui jouerait en L2, puisque la compétition reprend dix jours plus tard. C’est pourquoi la DNCG et la LFP ont a priori averti le club que la relégation pourrait être prononcée, ne serait-ce que par équité sportive. Car Toulouse n’est pas le seul club intéressé par la situation de Bordeaux. Ainsi, si les Girondins venaient à être relégués, il est possible que tous les points gagnés contre eux soient effacés. Or, si Monaco a pris six points face aux Bordelais, Lyon n’en a pris que quatre et ces deux points d'écart permettrait aux Gones de récupérer la troisième place aux Monégasques… C’est aussi la menace de recours de ces différents clubs qui a poussé la DNCG a alerter les Girondins sur l’équité sportive.

3 cas de figure sont donc possibles :

1- Un accord est finalement trouvé avec un repreneur avant l’audience de mardi, à la condition que le processus de vente soit clos d’ici début juillet.

2- Un repreneur pas tout à fait prêt convainc le club qu’il le sera dans les temps (là aussi avant début juillet). Mais il devrait alors passer devant la DNCG.
3- Le club se met en cessation de paiement en espérant que le plan de cession aboutisse, mais la DNCG pourrait alors anticiper au vu des délais trop courts et rétrograder les Girondins.

Les prochains jours seront donc déterminants pour que la situation se décante, et il y a fort à parier que les décisions devraient être prises avant la fin de la semaine, voire du mois.

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