Reims - TFC : Junya Ito, le samouraï de la Cité des Sacres
Battu de peu par Marseille le week-end dernier, le TFC se prépare à un vrai défi en Champagne. En effet, les Violets vont devoir s’inspirer de leur précédent succès en Coupe de France (3-1) pour mettre fin aux seize matchs d’invincibilité adverse en Ligue 1. Côté rémois, dans l’ombre de Folarin Balogun, une autre recrue estivale fait parler d’elle : Junya Ito. Portrait du petit « éclair » local.
Cette année, le Soleil Levant brille de mille feux en Ligue 1 grâce à ses trois représentants : Ado Onaiwu, Takumi Minamino (ASM) et donc Junya Ito. Pour le natif de Yokosuka, qui a de suite préféré le ballon rond aux tatamis, la route était pourtant loin d’être tracée. Refusé par un centre de formation en raison de son frêle gabarit, le Japonais suit une scolarité classique avant de rejoindre le football universitaire. À Kanagawa, le jeune Ito sort enfin de l’inconnu et revêt le maillot de Ventforet Kofu, le club qui va lui permettre d’accéder au monde professionnel à 22 ans. Peu de temps après avoir fait ses preuves en J.1 League, Ito continue de briller pendant trois ans avec le Kashiwa Reysol, où il dispute 124 rencontres. Avec la bagatelle de 22 buts à son compteur, l’attaquant des Aurinegro suscite des intérêts à l’étranger et sait que son heure a sonné. Plus de temps à perdre, le Vieux-Continent lui ouvre ses portes lors du mercato hivernal 2019.
Tandis que sa formation coule en deuxième division, le Nippon traverse le globe pour découvrir le RC Genk. Aux côtés d’un certain Sébastien Dewaest, le joueur contribue à l’excellente saison de son écurie (avec un championnat et une Supercoupe à la clé), malgré l’arrêt brusque causé par la pandémie. En dépit du contexte, l’international japonais aux 43 sélections (9 buts) reste pour de bon dans le Plat-Pays et s’acclimate à sa nouvelle vie. Sur les pelouses, que ce soit avec le maillot bleu de Genk ou celui des Samurai Blue, Ito fait parler son style de jeu : une excellente couverture de l’espace combinée à une pointe de vitesse déroutante. Solidement installé dans son aile droite, il signe deux exercices brillants et reçoit même le prix de meilleur passeur de Jupiler Pro League, avec 15 passes décisives à son compteur. L’été dernier, malgré la concurrence espagnole et allemande, le Stade de Reims a su devancer les autres en posant dix millions d’euros sur la table.
Quelques mois plus tard, Junya Ito a balayé les inquiétudes venues de l’archipel pour s’affirmer comme un ailier créatif de L1. Devenu le plus gros achat de l’histoire des Champenois, le droitier de 29 ans totalise jusqu’à présent un bilan honorable de 4 buts et 2 assists en ligue, bien qu’il soit éclipsé par son partenaire anglais. « Junya est également extrêmement adroit devant le but. Il fait partie de cette minorité de joueurs excentrés capables d’être à l’origine mais aussi à la finition des actions », détaillait Mathieu Lacour, de la cellule de recrutement rémoise, sur le site officiel du club. De retour en France après une Coupe du Monde réussie, sous le costume de taulier japonais, le numéro 39 transmet à chaque partie sa reconnaissance envers son public : en japonais, le 3 se lit « san » et le 9 « kyu », pour former un « thank you » tout en finesse. De quoi faire pétiller un petit peu plus Auguste-Delaune, avant l’arrivée du Tef.