Un gardien chaud comme la braise, un ancien toulousain, un buteur, voici les trois hommes forts du FC Annecy
Et si le jeudi 6 avril 2023 devenait une date mythique de l’histoire du TFC ? Alors que la pression monte petit à petit en Haute-Garonne comme en Haute-Savoie, les Violets n’ont plus qu’une seule marche à gravir avant d’atteindre le Stade de France. Pour faire exulter la Ville Rose, les hommes de Philippe Montanier devront donc disposer d’une armada alpine remontée à bloc. Focus sur les trois piliers du jeu annécien.
Thomas Callens : gants chauds et sang-froid
Voici la belle surprise de cette 106ème édition de la Coupe de France. Celui qui a écoeuré Alexis Sanchez, et qui a finalement climatisé le Vélodrome. À 24 ans, le gardien se retrouve enfin sous les feux des projecteurs après avoir passé la totalité de sa carrière dans le rôle de remplaçant. Il faut aussi reconnaître que le destin n’a jamais joué en sa faveur. Passé par Lorient et Caen, Callens a dû patienter avant de prendre son envol, la faute au confinement puis à une épidémie de Covid. Au FC Annecy, l’habituelle doublure de Florian Escales découvre le haut-niveau avec humilité, mais surtout avec réussite. Il n’est pas étranger à l’excellent parcours de ses partenaires et s’est découvert une passion pour les pénaltys. Du haut de ses 182 centimètres, le Breton reste sur six tentatives repoussées et sur trois séances remportées consécutivement ! Prudence en cas de tirs aux but : le portier adverse rêve de prolonger son moment de gloire au Parc des Sports…
Laurent Guyot : le coach qui garde la tête froide
Après une honnête carrière de joueur à Nantes et à Guingamp, le natif de Bourg-la-Reine s’est reconverti avec brio sur le banc de touche. Ancien défenseur du TFC, celui qui a disputé la saison 1998/99 sous les couleurs violettes n’en est plus à son coup d’essai. Son parcours de manager l’a par exemple mené à Clairefontaine, au Canada (Toronto), puis en Belgique (Cercle Bruges), avant de retrouver l’Hexagone. La pandémie l’a privé d’une possible montée en Ligue 2 avec Boulogne en 2020, mais cela ne lui a pas empêché de décrocher deux ans plus tard son précieux ticket avec Annecy, 29 ans après la descente de la formation. Loin d’être fixe tactiquement, Guyot essaye différents schémas de jeu et ose le changement selon son adversaire. Une seule constante en ressort : une force densité dans l’entrejeu de son plan. Mais face aux derniers résultats délicats de son équipe, le tacticien pense avant tout au maintien des Savoyards en deuxième division. « Je ne peux pas mettre en danger le club pour la suite (…). Je dois tenir compte de notre situation actuelle en championnat », prévient-il dans Le Dauphiné Libéré.
Moise Sahi Dion : le buteur au sommet de son art
À l’approche du sprint final, l’avant-centre ivoirien aux racines maliennes profite de son pic de forme au meilleur des moments. Pur produit de l’Afrique Football Elite, le Strasbourgeois de 21 ans peut remercier Adrien Thomasson de lui avoir conseillé le FCA. Dans l’antichambre de l’élite, l’espoir des Éléphants tient à bout de bras l’attaque des Rouges avec 17 réalisations et 1 passe décisive en 33 parties (toutes compétitions confondues), soit presque la moitié des buts inscrits par son collectif. Dans un classement de Ligue 2 où seuls Mikautadze, Krasso, Guilavogui et Mendy font mieux que lui, le « Messi malien » a pris l’habitude de faire trembler les filets. Joueur ambidextre, instinctif et bon dribbleur, Sahi Dion (1,75m) régale le public avec sa classe. Auteur d’une Madjer contre l’ASSE et d’un autre bijou face à Valenciennes, l’attaquant aura à cœur de soigner la fin de son aventure dans les Alpes, la fin de son bail étant déjà actée. Grâce à son exercice tonitruant, celui qui possède dans son championnat le meilleur ratio de buts par frappes tentées en 2023 pourra repartir la tête haute en Alsace.
Qui compostera sa place à Saint-Denis ? Réponse imminente, à l’issue d’une soirée qui s’annonce épique.