Youcef Belaïli, le nouveau virtuose de François-Coty
Après la gifle contre l’OM, les Violets doivent se reconcentrer pour un match capital en vue du maintien, contre Ajaccio. L’ACA, qui lutte au fond du classement, a récemment bouclé la venue de l’Algérien Belaïli, un vrai manieur de ballon qui suit un parcours chaotique. Focus sur un joueur aussi talentueux qu’imprévisible.
Fantasque, frustrant, ingérable,… les adjectifs ne manquent pas pour décrire cet homme qui suit une trajectoire en montagnes russes. Né au Maghreb, Belaïli effectue un début de parcours fulgurant avec le MC Oran et passe professionnel à seulement 16 ans ! Brillant en Ligue 1 algérienne, il intègre en 2012 l’un des clubs les plus prestigieux d’Afrique, l’ES Tunis, dans lequel il va rafler tous les trophées de Tunisie. Deux ans plus tard, il rentre au pays en signant à l’USM Alger et commence à attirer l’œil de la sélection. Au moment précis où sa carrière devait décoller pour de bon, l’offensif commet une première erreur : un contrôle positif à la cocaïne, qui lui fera purger une suspension de deux ans. Alors qu’il était au sommet de son potentiel, l’Algérien disparaît des radars pendant deux longues années.
Cet incident va marquer pour de bon la suite de son cheminement, puisqu’à partir de sa pause, Youcef Belaïli va glisser vers l’extra-sportif. Hors de forme dès la reprise, il n’est pas conservé par Stéphane Moulin à Angers, et décide de s’offrir une deuxième jeunesse à l’Espérance Sportive de Tunis. Une saison aboutie plus tard, le joueur s’envole vers les pays du Golfe, puis poursuit sa drôle de carrière. Que ce soit sous les couleurs d’Al-Ahli ou du Qatar SC, l’expérience se déroule de la même façon : l’international algérien joue, se montre décisif, mais met à mal les nerfs des dirigeants arabes, qui résilient tour à tour son contrat. L’été dernier, le Stade Brestois lui a permis de découvrir le haut niveau français, mais son irrégularité sportive et ses frasques hors de la pelouse (appartement saccagé, cousin envoyé aux tests physiques à sa place) ont une nouvelle fois scellé la fin de son aventure dans des conditions énigmatiques.
Lors de son départ de la Bretagne, Belaïli avait évoqué l’absence de sa famille pour expliquer un coup de mou. Le promu corse a donc sauté sur l’occasion pour rapatrier l’attaquant et son cercle, afin de viser le maintien. « J’étais avec mon père et mon agent, pour rester en Ligue 1. En Arabie Saoudite et au Qatar, ils me donnaient beaucoup d’argent, mais je veux jouer pour progresser » admet celui qui a refusé un retour au Moyen-Orient, au micro de Canal + Foot. En s’attachant aux services de Youcef Belaïli, Ajaccio s’est offert un joueur malgré tout expérimenté, victorieux de la Coupe Arabe et de la CAN, mais aussi une foule de suiveurs sur ses réseaux sociaux. Et pour remercier ses nouveaux dirigeants, Belaïli a décidé d’attaquer ce nouveau chapitre sur des bases supersoniques: 4 buts et 2 passes décisives en 6 apparitions ! Reste à voir maintenant si l’équipe adverse saura canaliser correctement son nouveau numéro 92.