La Lettre du Violet : “À tête reposée”
La rédaction du site LesViolets.Com souhaite absolument vous donner la parole. Au quotidien, nous vous proposons de publier VOS articles en Une du site dans notre rubrique "La Lettre du Violet". Voici une nouvelle lettre, signée Simon de Toulouse :
À tête reposée
Comme chaque année en Ligue 1, le moment tant redouté par les amoureux du Tèf est arrivé ce soir de 19 février 2023. Les habitués le savent : les matchs contre Marseille ne sont jamais simples. Sur le terrain comme en-dehors, il faut avoir les nerfs solides.
16h30, pour nous la journée commence autour d’une bière dans un bar du centre-ville. Le groupe est enthousiaste : “cette année avec les préventes ça va être différent en tribune”, “ce match je le sens bien”. De mon côté, je suis un peu plus pessimiste : “aujourd’hui c’est du bonus. Les matchs importants, c’est dans les semaines qui viennent”.
18h30, il est temps pour nous de nous rendre direction le pont du stadium pour accueillir et gonfler à bloc nos joueurs. À vrai dire, les accueils de bus nous avaient manqués et le moment est bien choisi pour cette saison de remontée en Ligue 1. Intérieurement, j’espère vraiment que Gabi (Suazo) ressentira cette atmosphère qu’on peut retrouver en Amérique Latine. Sans trop de surprise et en regardant les images depuis l’intérieur du bus, le pari semble réussi.
19h45, le temps pour nous de prendre une bière et un casse-croûte à la Bodega. La pression monte petit à petit. “- Pour le moment on ne voit pas beaucoup de maillots ciel et blanc”. “- Chaïbi est sur le banc”. “- En même temps Zakaria est décisif en ce moment !” …
20h15, on rentre porte 7 pour s’installer. On sent le soir de grand match : le Stadium bourdonne. Comme à son habitude et même si ce n’est plus à citer, le virage Brice est plein à craquer et commence à donner de la voix.
20h45, le match démarre loin du mauvais rêve que j’appréhendais durant toute la semaine. Pas le temps de savourer le superbe tifo Indians que Thijs lance le ton du match avec un but parfait. Sur une excellente phase de jeu, typique du Tèf cette saison. À la mi-temps, l’euphorie est bien présente : “- on domine cette première mi-temps”, “- quelle intensité on met sur toutes les lignes !”, “- avec plus de justesse dans le dernier geste le score peut-être plus lourd”. Surpris aussi, car en dehors du parcage bien plein et d’un petit groupe dans le virage Revault, le Stadium semble acquis à la cause de nos Violets…
La seconde mi-temps transforme le rêve en cauchemar tant redouté. Le premier but marseillais me fait presque tomber de mon siège : l’honneur nord tout entier se lève, partout ici et là les “toulouno-marseillais de coeur” se manifestent. Bien aidé par une Stéphanie Frappart (et une VAR) à côté de son match ce soir-là, les Marseillais finissent - encore - par l’emporter.
Sur le chemin du retour l’ambiance est morose. “- Il y a vraiment des Toulousains qui ont profité du match pour s’enrichir en revendant les places des pré-ventes aux Marseillais ??”. “- On n'arrivera donc jamais à remplir le Stadium de Toulousains pour cette affiche”. “- J’ai honte pour les gars sur la pelouse qui ont tout donné”. Et l’auditeur toulousain passant à la radio de finir d’achever notre moral “L’arbitrage en France est souvent à sens unique. On le sait que les petits clubs ne sont pas respectés”.
À tête reposée en ce lendemain de match, la grisaille des regrets a laissé place à un sentiment bien plus optimiste. Contre le deuxième plus gros budget de ligue 1 (250M€), le TFC a semblé faire mieux que jeu égal.
Dans le jeu, nos Violets n’ont pas à rougir : dans les duels, dans l’intensité, dans les actions collectives et dans les intentions qu’elle nous propose, cette équipe est en constante amélioration. Le discours d’après-match de Philippe Montanier ne s’y trompe pas, “avec ces ingrédients on va continuer à progresser”. Une âme retrouvée après des années de galère, loin de “l’équipe de mercenaires” décrite par certains pseudos journalistes…
Dans les tribunes aussi, même si le constat est douloureux , il ne faut pas oublier d’où on vient. Les images d’hier font mal mais sont loin de l’ovation pour Dimitri Payet il y a quelques années en arrière qui traumatise encore aujourd’hui plus d’un supporter toulousain. Le virage Brice et la majorité de l’honneur Sud ont tenu leur rang et seront essentiels pour amener l’équipe plus loin durant la fin de saison à venir.
Si les prochains matchs contre Reims et Clermont en ligue 1 sont importants, celui contre Rodez en coupe de France l’est pour moi encore plus. L’équipe que l’on a pu voir sur le rectangle vert dimanche est capable de l’emporter contre n’importe qui. Et à tête reposée, je me mets doucement à rêver d’une finale (et d’une revanche ?) au Stade de France…
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